Le buis (Buxus sempervirens) Buxacées
– Mars à avril. Les fleurs sont petites et vertes, le pistil des fleurs femelles a 3 stigmates et les fleurs mâles ont des étamines à anthères jaunes. Le buis répand une odeur âcre lorsqu’il fleurit et il s’auto-féconde avec une remarquable discrétion.
– Mellifère : en septembre, les abeilles viennent faire une de leurs dernières récoltes. Elles recueillent un exsudat très sucré qui couvre les fruits et donne un miel jaune-clair, d’une saveur excellente.
Pollinisation entomophile, la dispersion des graines se fait toute seule, par projections violentes à plusieurs mètres.
Fructification
– Fruit : capsule sessile (veut dire : inséré directement, sans pédoncule) et coriace, à 3 loges et 3 cornes ; graines d’un noir luisant.
Taille de 1 à 5 m à feuilles persistantes. Le feuillage n’est pas vraiment persistant, mais il ne cesse de se renouveler. Ces petites feuilles serrées reflètent la lumière, mais au soleil prennent parfois une teinte cuivrée. Les feuilles contiennent du tanin. C’est le plus familier des arbres de cette famille de 60 espèces d’arbres ou arbustes.
Multiplication
– Semis, bouturage, se marcotte naturellement.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie
« Sempervirens » du latin semper, toujours et virens, verdoyant, vert.
« Buxus » vient du grec ancien puksos (dru, serré) ou pux (désignant le poing fermé), désignant le buis, mais aussi les différents récipients réalisés dans son bois. Ces origines démontraient la compacité de son bois très dur et très lisse d’un beau jaune-citron avec lequel on fabriquait des tablettes à écrire « les pyxides » servant à enfermer les objets précieux, les remèdes ou les bijoux. Avec le christianisme, la pyxide » désigna la boîte où l’on conservait les hosties consacrées. Dans la plupart des langues européennes, le nom gréco-latin du buis a d’ailleurs engendré les mots signifiant boîte. En français, c’est une déformation du latin « pyxis » ; en anglais, « box » veut dire aussi bien dire la boîte que le buis. Le mot boussole vient de l’italien « bossolo » qui signifiait « petite boîte » et également « buis ». Ainsi, la boîte en buis renfermant l’aiguille aimantée est devenue une boussole. Le mot buisson viendrait lui-aussi du buis.
On retrouve le buis dans la toponymie de plusieurs localités : Bisseuil, Boisse, Bouisse, Le Buis, Buis-les-Baronnies, Buis-sur-Damville,… en France et Buis, Buisson, Buissonville en Belgique, tirent leur origine de cet arbuste buissonnant. En Belgique, les localités telles que Bossière, Bossut, Boussoit, Boussu et Labuissière rappellent toutes le latin.
La tradition veut que le buis ait un pouvoir divinatoire. En effet, après avoir émis un souhait, on jette des feuilles de l’arbuste sur le poêle ou la cuisinière et, si celles-ci gonflent et tournent sur elles-mêmes, le vœu se réalisera.
Dans les rites chrétiens, le dimanche des Rameaux (dimanche précédant Pâques), les prêtres bénissent des branches de buis au cours d’une cérémonie religieuse (France, Belgique). Ce buis bénit aurait de multiples vertus : jeté dans l’âtre, éloignerait l’orage ; planté dans les champs, fixé dans les étables, les maisons, les voitures, sur les crucifix, il aurait le pouvoir de chasser le mauvais oeil, de protéger et de favoriser la prospérité. Les Chrétiens s’en servaient pour commémorer la Passion et la Résurrection du Sauveur.
Le buis fut l’objet d’un culte archaïque. Dédié par les Hellènes à Hadès, le dieu des Enfers, et surtout à l’Asiatique Cybèle, laquelle, dans le Panthéon grec, incarnait la puissance sauvage de la végétation, jaillie des profondeurs. Le buis, dont le feuillage ne cesse de se renouveler, représentait non tant la mort que la perpétuelle reviviscence de la nature. Mais ce symbolisme était lui-même austère, telle l’odeur âcre que répand le buis lorsqu’il fleurit et s’auto-féconde avec une remarquable discrétion ; d’ailleurs en septembre, les abeilles viennent faire une de leurs dernières récoltes. Elles recueillent un exsudat très sucré qui couvre les fruits et donne un miel jaune-clair, d’une saveur excellente.
À cause de cette austérité, le buis devint l’emblème de la chasteté et s’opposait au myrte (ressemblant au buis par son feuillage), consacré lui à Aphrodite. Aussi était-il interdit (plutôt conseillé) aux hommes de déposer des rameux de buis sur les autels de la déesse de l’Amour, sous peine de perdre leur virilité.
Pour les anciens, le bois du buis, très dur, représentait la fermeté et la persévérance et, c’est dans ce sens qu’il est utilisé encore aujourd’hui pour confectionner les maillets dans les loges maçonniques.
Utilisations
C’est un excellent bois, homogène, de densité très élevée, dur, lourd, à grain très fin, au beau poli.
– Autrefois : grains de chapelet, boutons, boîtes, coffrets, peignes,…
– Actuellement : tournerie, marqueterie, tabletterie, fabrication de jeux, instruments de mesure et de dessin, articles de bureau et de fumeurs, tabatières, boîtes, coffrets, gravures, instruments de musique à vent et des manches de couteaux comme à Nontron, le concurrent de Laguiole.
– Usages particuliers : ornementation (se taille très bien) ; les feuilles peuvent être utilisées comme engrais (riches en azote).
– La grande utilisation du buis (usages nombreux), liée à sa croissance très lente, a supprimé son importance économique. Mais c’est un arbuste majeur dans l’art topiaire, car dans certains jardins, il dessine des bordures basses, taillées et retaillées. À Rome, puis dans toute l’Europe du XVIe au XVIIIe siècle, on en a fait des haies taillées, des labyrinthes et jusqu’à de véritables sculptures.
Usages médicinaux
– Au XVIe siècle, on attribuait des vertus antisyphilitiques au Buis.
– Les feuilles contiennent de la buxine et servaient à purifier le sang et favorisaient la pousse des cheveux. L’arbre contient de la buxine G (alcaloïde) qui inhiberait le développement des cellules cancéreuses.
– L’écorce des racines soignait les rhumatismes, la fièvre et les vers. On la considère aujourd’hui comme toxique sauf à dose homéopathique.
– Le bois est narcotique et sédatif, son huile distillée soignait les douleurs dentaires et les hémorroïdes.
– Les animaux qui mangent les feuilles peuvent en mourir.
– Les feuilles et le bois filtrés donnent une teinture auburn pour les cheveux.
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