Il fait partie de la famille des Pinacées, c’est un des rares conifères à feuilles caduc comme le cyprès chauve et le métaséquoia.
Couvert d’or en automne, le mélèze est l’un des seuls résineux à se dépouiller de ses aiguilles. Drôle de façon de résister à l’hiver…
le genre Larix comporte une dizaine d’espèces, toutes dans l’hémisphère nord.
Une seule espèce est indigène en Europe occidentale, le mélèze d’Europe ou commun (Larix decidua). Cette espèce ne pousse à l’état spontané que dans les Alpes, les monts Sudètes et les Carpates. On le trouve dans l’étage supérieur subalpin, il s’épanouit entre 1200 m et 2400 m. Les premiers frimas d’automne venus, le mélèze enflamme, de ses ors incandescents, les montagnes du Mercantour, du Queyras et du Briançonnais. Emblématique des Alpes méridionales, c’est un fou de pleine lumière, d’air sec et de sols gorgés d’eau. Il s’aventure jusqu’au massif du Mont-Blanc au climat moins rayonnant et plus humide.
Il peut pousser dans les terrains rocailleux, pentus, instables avec des sols profonds et aérés bien alimentés en eau, lui donnant un enracinement profond et puissant lui permettant de résister au vent et à la neige. Cette espèce aime la lumière et l’espace, sans exigence de la qualité du sol, cela en fait une espèce pionnière sur les pentes montagneuses. Jeune, le mélèze grandit très rapidement (jusqu’à 1 m par an), puis il ralentit sa croissance entre 30 et 50 ans et culmine à 40 m en Europe, certains sujets ont atteint 600 et 800 ans et plus.
– Larix kaemferi ou mélèze du Japon est une espèce originaire de l’île de Hondo au Japon, utilisée en reboisements ou dans des parcs en raison de sa croissance rapide et de son adaptation aux climats doux et humides, à l’inverse du mélèze d’Europe. Présente en plaine sur la façade atlantique et à basse altitude dans le Massif Central. Ses jeunes rameaux sont rougeâtres, d’abord pruineux, puis velu, et par le vert foncé, bleuté, de ses aiguilles portant deux lignes blanchâtres au revers. Les cônes femelles sont d’une couleur jaune lavée de rouge.
– Larix dentalis et Larix laricina sont deux espèces abondantes au Canada et aux États-Unis.
– Larix sibirica en Russie
– Larix gmelinii en Chine
– Larix griffithiana dans l’Himalaya
– Commun ou d’Europe (Larix decidua)
– D’Amérique (Larix larmicheur)
– Doré (Pseudolarix amabilis)
l’hybridation dans les plantations peut rendre l’identification des espèces .difficile
LE MÉLÈZE COMMUN OU D’EUROPE
Larix decidua est une espèce qui ne supporte pas la pollution, aime les régions aux étés chauds et secs, aux hivers froids et au ciels purs.
– Feuilles : elles sont souples et douces d’une longueur de 2 à 3 cm. Au printemps et en été, elles d’un tendre vert clair. leur insertion sur les rameaux est particulière : les jeunes rameaux, de couleur jaunâtre, portent, à leur extrémité des aiguilles insérées isolément de façon assez clairsemée tout autour du rameau. Ailleurs, ce sont des rameaux latéraux très courts, réduits à des verrues ligneuses, qui portent chacun un petit bouquet d’aiguilles en faisceau d’une quinzaines à une soixantaine d’aiguilles. Cette disposition contribue à donner une allure aérée à la ramure, faite de branches souples et étalées. En automne, les aiguilles prennent une couleur jaune d’or éclatante, puis se dessèchent rapidement, tombent et laissent l’arbre nu.
– Écorce : Fissurée et crevassée, elle est de couleur gris cendré en surface devenant rouge-brun ou rougeâtre dans les sillons. Elle peut atteindre 30 cm d’épaisseur sur de vieux troncs. Elle est également fortement subérisée ( se dit d’un tissu cellulaire transformé en liège). Tronc à écorce grise, lisse devenant épaisse, crevassée, brun rouge à orangé. Son écorce épaisse en moyenne de 3 centimètres le protège des froids les plus rigoureux. Il peut atteindre 50 mètres pour un diamètre de 1,50 mètre et vivre jusqu’à 800 ans.
– Fleurs : Les conifères sont des gymnospermes, qui n’ont donc pas de vraies fleurs, mais des organes reproducteurs regroupés en petite épis denses appelés cônes. Le mélèze est un arbre monoïque : les cônes mâles sont séparés des cônes femelles, mais partageant le même rameau. Le cône mâle est constitué d’un bouquet d’étamines jaune paille émergeant d’un bourrelet rougeâtre situé sous un rameau dirigé vers le bas. Il ne fait que 8 mm de long et guère plus de diamètre. Le cône femelle, toujours dirigé vers le haut, émarge sur un bois de deux ans, et prend la forme d’un petit ananas composé d’écailles de couleur rouge framboise, fixées de façon très serrée sur un axe, et entourées d’une collerette de courtes aiguilles vert tendre. Les cônes mâles lâcheront la poussière dorée de leur pollen puis se dessécheront et tomberont du rameau qui les portait. Comme les autres conifères le mélèze est anémogame : son pollen transporté par le vent ira, peut-être, s’insinuer entre les écailles d’un cône femelle pour féconder les ovules qui s’y trouvent abriter. Le cône femelle passera progressivement du vert au brun clair et deviendra un cône ovoïde, d’environ de 2 à 3 cm de longueur, dont les écailles appliquées ne portent pas de pointes. Chaque écaille est par contre accolée à une petite bractée plus sombre et pointue.
– Fruits : A la fin de l’été, les écailles commencent à s’entrouvrir pour libérer les toutes petites graines (deux graines par écaille), à peu près de la taille d’un pépin de raisin, et porteuses d’une membrane en forme d’aile de papillon. Les graines dispersées par le vent jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres. On dit que le mélèze est anémochore (graines dispersées par le vent). En hiver, des oiseaux (becs croisés) mangent les graines non tombées des écailles. Les cônes vidés, non désarticulés restent longtemps accrochés par leur court pédoncule aux rameaux, même lorsque ceux-ci sont tombés à terre. La production des graines se fait chez les sujets de plus de 10ans, ceci tous les 2,3 ou 4 ans et en grande quantité., celles-ci gardent leur pouvoir de germination pendant 3 ou 4 ans et germent d’autant plus que le gel les a touché. C’est une espèce héliophile depuis le stade de la germination jusqu’à sa maturité.
– Multiplication : Pionnier audacieux, le mélèze colonise les terres abandonnées par le pâturage et l’agriculture, et les terrains les plus abrupts, éboulis ou couloirs d’avalanches, où il fixe le sol. Il côtoie la limite supérieure de la forêt, au-dessus de ses congénères, l’épicéa et le sapin. Présent en peuplements denses à moyenne altitude, il forme, plus haut, des bosquets clairs. Là son humus fertile est le berceau du pin cembro et du pin à crochets.
Le mélèze est l’un des rares résineux à se dépouiller de ses aiguilles, comme son nom latin l’indique (decidua, « qui perd ses feuilles »). Une manière de limiter sa transpiration hivernale, de ne pas stocker trop de neige sur ses branches graciles et de résister au vent d’altitude.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie
Dans la plupart des langues européennes, le mélèze est désigné par le nom que lui donnaient les romains et les peuplades gauloises (larice en italien, larze en suisse romand, larch en rhéto-roman, larch en anglais). Le nom français viendrait lui du vieux dauphinois, avec comme racine celle du « miel ». C’est un arbre emblématique du Briançonnais, on le désigne d’ailleurs le « pin de Briançon ».
Au XV siècle, le mélèze a révolutionné la peinture, avec sa résine contenant de la térébenthine de Venise, qui permet d’étaler la peinture en épaisses couches et d’obtenir un séchage rapide.
Son bois est très dur, lourd, imputrescible, résistant aux champignons et aux insectes xylophages. D’une belle couleur d’aubier clair entourant un cœur brun-rouge ou de couleur rouge saumon. Ce bois devient gris et fissuré à l’air libre, tout en résistant sans traitement aux intempéries. Gorgé de résine qui obstrue tous ses pores, le mélèze est réputé imputrescible, imperméable à l’air et à l’eau, mais très sensible aux incendies. En hiver, les montagnards restés au pays en tiraient meubles, jouets et ustensiles..
– Aujourd’hui : il sert à tout, dans la construction traditionnelle par exemple (chalets, granges, charpentes, planchers, linteaux, portes, rambardes, balcons ,gouttières creusées dans un demi-tronc fin, bardeaux, abreuvoirs, fontaines).
– Autrefois : son bois contient une abondante résine ambrée qui était récoltée à l’aide d’un petit tuyau inséré dans le tronc, qui faisait l’objet d’un commerce florissant sous l’appellation « térébenthine de Venise (l’Italie ayant été le premier producteur relayée dan le Dauphiné). Cette térébenthine n’était pas distillé (comme celle des pins) pour obtenir une essence, mais utilisée telle qu’elle, seulement filtrée.
Propriétés médicinales
Par certains étés chauds, ce « pin de Briançon » peut se voiler de sécrétions blanches et sucrées, connues sous le nom de « manne de Briançon ». Cette « manne » était récoltée te vendue pour ses supposées vertus médicinales, son côté rare et mystérieux la rendant plus puissante. Ces exsudats foliaires du mélèze (matière blanche, concrète, sucrée et douce comme le miel) contiennent un sucre spécifique, la mélézitose, qui peut prendre un aspect fluide ou cristalliser en petites perles blanches à propriétés digestives et laxatives. Par contre, les apiculteurs le redoutent car cette substance cristallise et durcit le miel qui en contient, c’est pour cela qu’on éloigne les ruches des mélèzes.
Le liber du mélèze d’Europe sert contre la bronchite et les inflammations urinaires.
Le liber du mélèze d’Amérique est astringent et accélérait le renouvellement des tissus. Les Indiens Cree l’employaient pour ralentir les saignements, contre les maux d’oreilles, les inflammations oculaires et, en lotion, contre les ulcères suppurants, la gangrène et les démangeaisons. L’extrait d’écorce, laxatif et diurétique, est utilisé contre la jaunisse et les coliques ; bu, en thé léger, il combat la mélancolie. L’on mâche la résine en cas de maux de gorge.
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