Le houx commun (Ilex aqualifolium) Aquifoliacées
Cette essence est très présente dans l’Ouest de l’Europe jusqu’à l’Afrique du Nord et au centre de la Chine. Elle est répandue dans toute la France, mais elle abonde surtout en sous-bois dans les forêts de l’Ouest, car elle a besoin d’une certaine humidité atmosphérique et redoute les grands froids prolongés. On a connu des forêts de houx notamment en Irlande et en Écosse.
Il en existe plus de 400 espèces qui sont à feuilles persistantes ou non et en forme d’arbres ou d’arbustes.
Sur la porte des maisons, une couronne de houx éclatant, arbuste sempervirens (toujours vert), accueille l’hôte dans la froidure de Noël. Aujourd’hui, signe de bienvenue ou simple élément décoratif, le houx a perdu ses attributs anciens.
– Feuilles vert foncé de 5 à 8 cm, très luisantes, coriaces, persistantes (la photosynthèse continuant même l’hiver), à bordure épineuse et ondulée. Ses feuilles sont coriaces et gondolées, très luisantes et bordées d’épines acérées. Les jeunes pousses des feuilles sont tendres et pas encore épineuses sont appréciées des animaux. Le houx peut porter des feuilles différentes sur un même individu (il est dit hétérophylle) : les jeunes arbustes ont des feuilles ondulées, à épines fines et piquantes sur tout le pourtour. Plus âgés, ils produisent aussi des limbes plats, réguliers à épine unique, situés au sommet et à la périphérie de l’arbre.
Floraison
– Mai à juin. Les fleurs unisexuées sont petites, blanches ou roses et parfumées, présentes uniquement sur les pieds femelles.
Pollinisation entomophile, la dispersion des graines est faite par les oiseaux.
Fructification
– Fruit : septembre à mars, c’est une drupe ovoïde, rouge, contenant de 2 à 4 graines. Les baies ou fruits sont jaunes, rouges vifs ou oranges mûrs à l’automne et persistants tout l’hiver. Mais tous les houx ne s’illuminent pas de ces drupes écarlates. Si tous les arbustes portent des fleurs blanches, seuls les individus femelles produisent les baies. Ces fruits, toxiques pour l’homme contiennent un alcaloïde puissant (la théobromine, dont l’effet à haute dose, est un poison qui provoque nausées, vomissements et diarrhées) mais représentent un apport nutritif important pour les oiseaux en hiver qui les dégustent après avoir été ramollies par le froid.
Taille
– Arbre ou arbuste de 6 à 8 m et jusqu’à 25 m chez les spécimens les plus âgés, qui peuvent atteindre 200 ans. Écorce lisse et fine, d’un gris argenté et rameaux verts.
Multiplication
– Rejet de souche, par marcottage et par semis.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie
Le mot houx vient de « hûliz » qui a survécu sous la forme de « hulst » en allemand dialectal, en anglais, le houx se dit « holly » comme dans « hollywood » le « bois de houx ».
Le nom scientifique latin : Ilex aqualifolium lui a été donné en 1596 par un naturaliste suisse Gaspard Bauhini. En latin « ilex » était le nom du chêne vert ou yeuse, dont les feuilles coriaces ressemblent à celles du houx. « Aqualifolium », ou plutôt « aquifolia » au féminin, et « acrifolium » au neutre désignait le houx (dérivé du grec « agria » signifiant « sauvage ») de acer (aceris signifiant pointu) et folium (feuille, allusion aux feuilles épineuses).
Le houx est à l’origine de plusieurs mots qui désignaient en partie l’emploi que l’on en faisait :
– Houssine, houssoir ; balai de houx.
– Houspigner : épousseter avec des rameaux de houx qui a donné houspiller.
– Dans certaines localités : Houssay, La Houssaye, La Houssière ; en breton « quelen » le houx et « quelennec » la houssaie. Houx, Houssaie ou Houssaye, Houville, Arfeuille, Aigrefeuille, Penquellen, Penn Kellen (Bretagne), Grefol, L’Agrifol, Grifolet (langue d’oc), Acevedo (Espagne), Hollywood (États-Unis).
– Patronymes : Houssin, Houssoir, Houssais.
Dans certaines contrées, on tenait le houx pour diabolique, comme d’ailleurs toutes les plantes épineuses.
Mais son feuillage, vert-brillant même au fort de l’hiver, symbolise la persistance de la vie végétale.
Les druides celtes cueillaient le houx et le gui, leur porte-bonheur. Lors des fêtes païennes des Saturnales (du 17 au 24 décembre), en l’honneur de Saturne durant lesquelles, il régnait une grande liberté, les Romains en ornaient leurs demeures pour éloigner les mauvais esprits. Les Chrétiens ont repris la tradition pour Noël. Toujours vert, le houx défie les saisons et symbolise l’immortalité. Ses épines rappellent la couronne de Jésus et les fruits rouges, le sang du Christ. Ainsi, le houx est réservé à Noël et le gui au Nouvel An, en présage de bonheur et de fécondité des femmes. Les Germains, eux, célébraient les esprits de la forêt en parant leurs demeures de branches de houx avec ses fruits pour honorer les esprits de la forêt. Cette coutume a perduré dans beaucoup de régions françaises, en Suisse et en Allemagne.
Dans les pays anglo-saxons, les feuilles et les fruits jouent un rôle important dans les décorations de Noël.
Utilisations
Son bois est homogène, lourd, dur, nerveux, souple et résistant, à grain fin, au beau poli ; il se tourne bien, il est apte à la sculpture, et se teinte bien. Le grain fin et serré de son bois est lié à la lente croissance de l’arbre.
– Autrefois : solide et absorbant les vibrations, il était utilisé pour les manches de haches et d’outils, merlins, pioches et masses de tailleurs de pierres. Tourneurs et sculpteurs apprécient sa dureté et sa couleur brun-nacré, même si, aujourd’hui, le buis, aux qualités comparables, le remplace. Dans ses branches souples, on taillait des badines, les « houssines », pour diriger les chevaux et houspiller les enfants désobéissants. Les houssoirs, balais en feuilles de houx, époussetaient meubles et tapis. On utilisait des fagots de rameaux de houx ramoner les cheminées. On attachait aussi les rameaux aux cordes où l’on suspendait la viande salée afin de la protéger des causés par les rats. Ses branches les plus droites, au bois solide et d’une extrême souplesse, se sont longtemps prêtées à la confection des verges de fléau, des manches de fouet, des balais, cannes, chevilles ou dents d’engrenage…
– Actuellement : tournerie, marqueterie, placage, instruments de dessin. La glu préparée à partir de l’écorce du Houx est, malheureusement, encore utilisée par les braconniers.
Usages particuliers
Ornementation, fabrication de glu partir de l’écorce.
Usages médicinaux
Du houx émétique (Ilex vomitoria) qui est un arbuste sempervirens à fleurs blanches puis fruits écarlates, les Amérindiens en infusaient les feuilles narcotiques pour préparer un stimulant. Les baies faisaient vomir, on les utilisait contre les empoisonnements.
Les feuilles de plusieurs espèces d’Ilex donnent des boissons riches en caféines, bues localement comme du thé en Amazonie. Ainsi l’Ilex paraguariensis produit le « maté » populaire dans toute l’Amérique du Sud. C’est un tonique, laxatif, diurétique et décontractant qui apaise la sensation de faim et dont on dit qu’il accroît la vigueur intellectuelle.
Les feuilles infusées de notre houx commun (Ilex aqualifolium) combattent le rhume et la toux. La phytothérapie moderne l’utilise encore en décoction et teinture contre les rhumatismes et l’arthrite, mais aussi contre la bronchite chronique et comme diurétique. Autrefois, une décoction de feuilles dans de la bière permettait de lutter contre les affections rhumatismales et goutteuses. Quant aux fruits, mis à macérer dans de l’eau, ils étaient recherchés pour leur effet purgatif
Remarque
Les baies de houx étaient supposées protéger du mal, d’où leur rôle dans le folklore de Noël. Peut-être pour cette raison que le Christmas pudding anglo-saxon est toujours décoré d’une petite branche de houx avec feuille et baies rouges.
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