Le sophora du Japon (Styphnolobium japonicum, ancien nom : sophora japonica) ou arbre des pagodes – Fabacées, cette famille est aussi appelée couramment Légumineuses ou Papilionacées.
La famille des Légumineuses regroupe aussi l’albizia ou arbre à soie ou acacia de Constantinople, le févier, le robinier, l’acacia, l’arbre de Judée …
Feuilles
– Les feuilles sont caduques, pennées, de 15 à 25 cm constituées de 7 à 17 folioles allongées blanchâtres devenant vert foncé luisant dessus, bleu-vert et velues plus claires dessous, parfois jaunes à l’automne ou en hiver avant de tomber. La base des feuilles est bulbeuse et contient le bourgeon. Ces feuilles sont les dernières à apparaitre à l’extrémité des rameaux (les jeunes rameaux restent verts pendant trois ans), bien après celles des autres grands arbres connus, et aussi les dernières à tomber en novembre, les folioles jaunissent et tombent une à une.
Floraison
– Les fleurs blanc-crème odorantes et mellifères à corolles papilionacées (typiques des Fabacées) s’épanouissent à la fin de l’été, elles sont rassemblées en grandes grappes pendantes de 15 à 30 cm de longueur se fanant au bout de quelques jours et tombant au sol pour former un joli tapis blanc. Le sophora ne fleurit que tardivement (entre 10 et 20 ans d’âge) avec des étés chauds, certains cultivars dès 6 ans d’où son intérêt pour les jardiniers des parcs et jardins.
Fructification
– Le fruit est une gousse verdâtre de 6 à 10 cm de long se resserrant entre les graines.
Arbre au port irrégulier mais étalé d’un dizaine de mètres pour 20 à 25 m de hauteur pouvant vivre 250 ans, originaire de Chine contrairement à son nom, il aime la pleine lumière et pousse rapidement. Il résiste à la sécheresse (mais pousse moins vite), il aime les sols fertiles mais s’accommode des sols pauvres, peu calcaires mais non acides ou argileux, supporte mal les sols gorgés d’eau au point de dépérir. Il craint par contre les gelées importantes, les fortes rafales de vents et les embruns. Il est indifférent à la pollution atmosphérique urbaine et au sel, et on peut s’étonner qu’à l’heure actuelle, il ne soit pas plus planté en ville vu cet intérêt écologique. Il a des racines puissantes ( qui comme dans la famille des Légumineuses a l’avantage de fertiliser le sol en fixant l’azote de l’air) mais il est préférable de ne pas le planter près des bâtiments. Les rameaux possèdent des lenticules (permettent les échanges gazeux entre l’air et les tissus internes des végétaux). L’écorce est gris-brun, lisse puis fissurée à crêtes saillantes.
C’est un bel arbre d’ornement et d’alignement présent dans bon nombre de parcs et jardins. Une variété greffée, donnant un sophora pleureur, est souvent plantée au bord d’étendues d’eau. Sa floraison débute qu’après 20 ans et est très aléatoire.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie
Il a été introduit en Europe, par le père français Pierre d’Incarville qui au XVIIIe siècle séjourne à Pékin et est à l’origine de l’introduction en France de plusieurs essences ornementales courantes. Des botanistes anglais en ont rapporté eux un pied pour le Kew Gardens de Londres.
C’est un arbre familier des temples bouddhistes et des pagodes d’où son autre nom : l’arbre des pagodes.
L’étymologie du nom « sophora » vient de l’arabe « arbre à miel » rappelant ses fleurs mellifères.
C’est un arbre qui a une réputation funeste au Japon : les branches tortueuses et crochues avaient la réputation d’attirer les mauvais esprits. Mais aussi en Chine depuis que le dernier empereur de la dynastie Ming s’était pendu à un sophora en 1644, les portes de la Cité Impériale étant assiégée par des paysans.
Utilisations
Son bois est résistant, dur et flexible, brun-verdâtre. Peu utilisé, seuls les japonais s’en servent en charpenterie et menuiserie.
Aujourd’hui : Les chinois utilisent les boutons floraux, les fruits, les bourgeons pour teindre la soie en jaune.
Usages médicinaux
Autrefois : le sophora était très prisé en Chine et au Japon pour soigner les troubles circulatoires et les problèmes cardiaques. Il fait partie des « 50 végétaux fondamentaux » de la pharmacopée issue de la phytothérapie traditionnelle chinoise. Il soigne aussi la fièvre, l’hypertension et l’excès de cholestérol.
Aujourd’hui : Malgré toutes ses vertus et propriétés avérées, révélées par les anciens, il est peu utilisé à l’heure actuelle, même écarté.
Maladies
Le sophora craint les champignons lignivores qui peuvent se développer sur de grosses plaies. Il est sensible à l’oïdium (un champignon assez fréquent chez beaucoup de plantes et végétaux. Il se caractérise par l’apparition d’une moisissure ou d’un léger duvet blanc), les cochenilles et la maladie du corail (une maladie cryptogamique due à un champignon microscopique qui s’attaque aux vaisseaux ligneux de l’arbre).