Le noyer (Junglandacées) comme le platycarya et le ptérocarya
o Le noyer amer (Carya cordiformis), noix grise à coque mince.
o Le noyer blanc d’Amérique (Carya ovata), noix blanchâtre à coque épaisse.
o Le pacanier (Carya illinoensis), ses noix ont une grande valeur commerciale (noix rouge-brun à coque mince).
o Juglans ailantifolia (Juglans ailantifolia), noix brune aux pores peu profonds, le brou de la noix est toxique. Au Japon, on l’utilise traditionnellement pour appâter les poissons. Son bois est utilisé en dorure parmi d’autres usages.
o Le noyer cendré (Juglans cinerea), noix oblongue rugueuse, sucrée et huileuse.
o Le noyer noir (Juglans nigra), noix brune globuleuse. « Nigra » vient de nigrum qui veut dire noir, allusion à la couleur sombre de l’écorce par opposition à celle du noyer commun qui est grisâtre.
o Le noyer commun (Juglans regia), noix blanc-crème devenant brune.
C’est un arbre originaire de la mer Noire, la mer Caspienne et du golfe Persique. Il forme des forêts entières dans les contreforts ensoleillés du Caucase. A l’état sauvage, il est également présent dans une forêt du Kirghizistan. Il s’est propagé en France en arrivant par la Grèce et l’Italie. Les Celtes, eux, l’ont introduit en Angleterre et en Irlande.
Spécificités du noyer commun (Juglans regia) :
Floraison :
– Mai à juin. Les fleurs sont petites, jaune-vert, en chatons, les mâles jaune-vert ont 10 cm de long et sont pendants ; les femelles sont des chatons plus courts, séparément sur la même plante.
Pollinisation anémophile, la dispersion des graines est faite par les animaux.
Fructification :
– Fruit : drupe sphérique (noix blanc-crème devenant brune), de 4 à 5 cm de long, enveloppe externe (brou) charnue, verte puis noirâtre maturité, noyau à coque ligneuse épaisse, dure et rugueuse, contenant la graine (cerneau), comestible. La noix a une teneur élevée en graisse et en protéine, elle donne également une huile comestible qui ne sèche pas, comestible et qu’on utilise aussi en savonnerie.
– Les gelées tardives d’avril sont catastrophiques pour la production des noix.
Taille de 10 à 25 m à feuilles caduques. Les feuilles sont composées, la foliole terminale est toujours la plus grande. C’est le dernier arbre à sortir ses feuilles et à les perdre. Son ombre dense est connue, n’y laissant rien croître. Son tronc est relativement court, madré (ses éléments constitutifs sont enchevêtrés en tous sens), noueux et souvent creux sur les sujets âgés. Il aime la lumière et craint le froid . Les noyers et particulièrement le noyer noir ont la propriété d’émettre un composé chimique : le juglon, une substance produite par l’arbre qui a pour effet d’agir comme un herbicide radical laissant le sol nu sous le couvert de l’arbre. Le juglon est très toxique pour de nombreux insectes et larves herbivores. Un certain nombre de plantes et d’arbres sont tout de même résistants au juglon, dont certaines espèces d’érables (Acer), de bouleau (Betula), et le hêtre (Fagus).
Multiplication :
– Semis.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie :
« Juglans », ce mot latin est l’association de jovis et glans, littéralement gland de Jupiter. Les noix sont à l’évidence un symbole phallique que l’on dédiait à Jupiter, bien connu pour ses prouesses amoureuses.
Noyer (1487), d’abord noier (1150) tire son origine du latin populaire nucarius, lui-même issu du latin classique nux désignant généralement les fruits dont on mange la graine (noisettes, amandes, châtaignes, pistaches).
Certaines localités tirent leur nom du noyer : Nauroy, Noiseau, Noisy, Noyers, … rappellent la présence passée ou actuelle du noyer.
En Inde le noyer et le châtaignier sont les symboles de la longévité.
Le noyer a été longtemps considéré comme un arbre maléfique dans différentes contrées. Dans certaines régions, on pensait que si l’on s’endormait sous cet arbre, on se réveillait avec un mal de tête ou même de la fièvre. De plus, on ne plantait pas un noyer près des habitations de peur que ses racines ne fassent périr ceux qui les habitent.
Dans l’Antiquité, quoique dédié à Jupiter (Junglans), le noyer était aussi voué aux divinités des enfers. En Italie, le folklore nous apprend que les sorcières organisaient leurs sabbats sous des noyers. Par contre, la noix est symbole d’abondance, de bonheur caché. La noix au fruit bien gardé est la symbolique du mariage dans plusieurs régions où l’on jette ces fruits lors des cérémonies nuptiales.
Utilisations :
Son bois est homogène, moyennement lourd et dur, à grain fin, brun roux avec plages de teintes différentes assez marquées, se travaille bien (se façonne facilement à la machine, à la main plus compliqué) , élastique et résistant à différents tons clairs et foncés, au beau poli à la finition et absorbe les chocs. Il sèche facilement à température ambiante avec une tendance à se colorer sous une atmosphère très humide et chaude. Il n’est pas attaqué ou servi par les insectes. Le beauté des dessins de ses veines l’ont fait être recherché. Ce bois a une certaine valeur commerciale et est très apprécié principalement en France, en Italie, en ex-Yougoslavie et en Turquie. Etonnement, l’industrie du meuble recherche son bois malade plein de nœuds qui est bien rétribué. Les anomalies de ces troncs proviennent de bactéries et de champignons. Son bois est bon combustible, son charbon de bois est apprécié. Le brou et les tanins de l’écorce sont tinctoriaux. Le bois du noyer noir, très renommé et recherché, est prisé mais comme son prix est élevé, il est source de trafic et vol.
Autres usages :
– Autrefois : carrosserie, saboterie, parqueterie, meubles, vis de pressoir, huile de noix pour éclairage. Le bois du noyer a été exploité par l’occident médiéval, comme celui du châtaignier, pour remplacer l’alun (substance servant à fixer les teintures). On réalisait aussi avec les feuilles et l’écorce des teintures noires moins onéreuses que celles qui sont obtenues avec la noix de galle, mais aussi, faute d’en maîtriser parfaitement la technique, de qualité inférieure. Certaines tribus indiennes d’Amérique du Nord auraient carbonisé l’écorce et les racines de noyer pour réaliser des teintures dans un noir profond et durable. On obtenait avec les coques un pigment brun-jaune.
– Actuellement : ébénisterie principalement pour des meubles massifs régionaux, tournerie, objets sculptés, crosses de fusil, marqueterie (loupes), panneaux plaqués en agencement et décoration, tabletterie, articles de bureau, poignées de portes, instruments de musique et alimentation : par exemple les anglais font confire les cerneaux dans du vinaigre et voir plus bas pour autres utilisations culinaires …
Le bois du Paldao : le noyer de Nouvelle Guinée (dracontomelum dao – Anacardiacées)
C’est un bois brun gris foncé à veines noires, à grain moyen qui se travaille facilement en prenant une belle finition. Le dessin de son bois est très intéressant par ses lignes sinueuses à l’aspect décoratif très particulier. Il présente quelque analogie avec le noyer que l’on connaît même s’il ne fait pas partie de la même famille. son bois présentera des déformations si son séchage n’est pas mener lentement.
Recette :
Pour 2 pains complets aux Noix :
200 g de farine complète de blé.
200 g de farine de seigle.
600 g de farine ordinaire de blé.
24 noix hachées.
30 g de levure et du sel.
4 c. à s. d’huile de noix.
± 400 ml d’eau tiède.
250 ml de yaourt nature.
Dans un grand récipient (ex. : bassin), mélangez les farines, les noix et le sel. Ajoutez la levure émiettée, puis l’huile, le yaourt et l’eau. Pétrissez jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène et non collante. Couvrez d’un linge et laissez lever pendant ± 2 h. Pétrissez brièvement et placez dans les moules beurrés. Enfourner (± 200°) et laissez cuire ± 45′ puis vérifiez avec la lame d’un couteau.
Le vin de noix :
5 noix fraîches encore tendres écrasées, avec 150 g de sucre dans 1 l de vin rouge. Laisser macérer pendant au moins 40 jours. Filtrer et mettre en bouteilles avec 1 verre d’eau-de-vie par contenant. Ce délicieux breuvage est stomachique.
100 g de cerneaux de noix fournissent plus de calories que le même poids de lard, 2 fois plus que le jambon maigre et 7 fois plus que les pommes de terre.
Usages médicinaux :
– De nos jours, l’écorce du noyer est encore employée dans toute l’Afrique pour l’hygiène de la bouche ; elle débarrasse les dents de leurs impuretés et sa mastication ravive la couleur des gencives tout en fortifiant et en rehaussant l’éclat des dents.
– Les feuilles du noyer sont insectifuges. Il suffirait d’en frotter les arbres fruitiers pour éloigner les parasites. Elles diminuent également les éruptions cutanées.
– Les feuilles et le brou sont toniques, astringents, antiscrofuleux, anti-leucorrhéiques, détersifs, résolutifs et vermifuges (à utiliser en infusion, décoction, poudre, teinture ou onguent).
– De nos jours, en phytothérapie, on utilise le noyer pour ses propriétés astringentes et comme draineur pancréatique.
– En Chine, on se sert des noix contre l’asthme, les maux de dos, de jambe et pour lutter contre la constipation.
– les noix sont très dangereuses pour les personnes qui y sont allergiques.
Maladie (s) :
La maladie du pourridié : L’Armillaire couleur de miel (Armillaria mellea), encore appelée pourridié, se développe à la base du tronc ou de la souche. C’est un parasite redoutable émettant de longs filaments noirâtres (rhizomorphes) proliférant sous l’écorce des arbres et dans le sol, où ils assurent la propagation du champignon. Cette contamination par les racines au départ d’un premier arbre parasité et se propageant selon un cercle qui s’agrandit d’année en année est également une des formes de la maladie du rond. La maladie du pourridié ou pourriture blanche, allusion à la couleur blanchâtre du manchon de mycélium (partie parasitaire qui, prélevant la sève élaborée et l’eau de l’arbre, le tue par défaut de nourriture), a généralement raison de l’arbre.
Le brou de noix
Ovide évoque à la fin du Ier siècle avant J.-C. dans son poème Le Noyer le pouvoir colorant des brous : « mais le suc de mon fruit me venge du ravisseur, qui se noircit les doigts en touchant mon écorce. Ce suc est mon sang, et l’empreinte de ce sang est indélébile. »
Selon Pline, laes Gaulois employaient les brous du noyer pour teindre la laine dans des tons bruns et noirs. Les brous jeunes auraient également été utilisés pour colorer les cheveux en rouge. Le bois du noyer a été exploité par l’Occident médiéval, comme celui du châtaignier, pour remplacer l’alun. On réalisait aussi avec les feuilles et l’écorce du noyer des teintures noires moins onéreuses que celles qui sont obtenues avec de la noix de qalle, mais aussi, faute d’en maîtriser parfaitement la technique, de qualité nettement inférieure. La teinture pénétrant mal les fibres, le tissu est souvent strié de reflets bruns ou fauves, et la teinte ne résiste ni à la lumière ni aux lessives. Pour pallier les défauts de ce noir instable (appelé «faux noir »), les teinturiers avaient tendance à mordancer fortement leurs bains avec du fer. Ce traitement rendait les fibres très fragiles et. rapidement, le tissu se détériorait. Ces teintures étaient donc également désignées sous le nom de « noir corrosif », et leur pratique était étroitement surveillée par les corporations de teinturiers.
Guillaume Antoine Olivier, qui visita l’Empire ottoman pour le gouvernement français à la fin du XVIIIe siècle et en rapporta un récit de voyage très détaillé (Voyage dans l’Empire ottoman publié en 1801 à Paris) rapporte que les coques de jeunes noix permettaient là-bas d’obtenir des teintes bronze. Certaines tribus indiennes d’Amérique du Nord auraient carbonisé l’écorce et la racine de noyer pour réaliser des teintures dans un noir profond et durable.
De nos jours, l’écorce de noyer est encore employée dans toute l’Afrique pour l’hygiène de la bouche. Elle débarrasse les dents de leurs impuretés et sa mastication ravive la rougeur des gencives tout en les fortifiant et en rehaussant l’éclat des dents.
Recette :
Pour 500 grammes de laine, soie, lin ou coton. On cueille les feuilles à la fin de l’été et l’on récupère les brous en dégageant les noix à l’automne. Avec les feuilles, on obtient des teintes brunes tirant sur le roux. Elles peuvent s’employer séchées.
Mettre 300 grammes de feuilles émiettées à tremper dans 1 litre d’eau durant trois jours. Le jour de la teinture, dans une bassine émaillée, préparer les fibres en les faisant bouillir pendant une heure dans 10 litres d’eau où l’on aura fait dissoudre 200 grammes d’alun. Laisser refroidir les fibres dans le bain. Puis ajouter les feuilles macérées avec le jus dans lequel elles ont trempé dans la bassine, faire monter doucement la température et faire bouillir quatre-vingt-dix minutes en remuant régulièrement. Laisser de nouveau refroidir dans le bain. Remettre à bouillir quinze minutes si la teinte n’est pas assez foncée.
La préparation du brou de noix exige une très longue fermentation. Pour un brou bien concentré, il faut s’y prendre deux ans à l’avance… Entasser les brous dans un grand pot de céramique. Couvrir d’eau de pluie et laisser macérer, en rajoutant de l’eau régulièrement. Le jus obtenu, très sombre, teint le bois en marron foncé. On peut s’en servir pour colorer une étoffe préalablement mordancée à l’alun en passant le jus plus ou moins dilué sur le tissu à l’aide d’un pinceau. Cette teinture superficielle sera cependant moins solide que celle obtenue par ébullition. Le brou de noix peut également être introduit dans un bain de teinture mis à frémir pendant une heure pour obtenir des teintes fauves plus ou moins foncées selon la dilution du brou dans l’eau. Les brous mis à macérer verts peuvent être utilisés au bout d’un mois de fermentation selon la même méthode. On obtiendra alors de délicats tons vert grisé.
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