L’olivier (Olea europaea var. europaea) Oléacées
Arbre semper virens d’une grande longévité pouvant atteindre 12 m et poussant lentement se ramifiant à peu de distance du sol. Il se bouture facilement. Il ne craint pas les transplantations, même à un âge avancé, pour peu qu’on ait pris soin de ses racines. C’est malheureusement très en vogue et sources de profits, décimant des régions entières en Espagne par exemple pour les réimplanter dans des jardins parfois inhospitaliers.
C’est un arbre qui aime et recherche la lumière (héliophile) résistant à la sécheresse mais qui a besoin d’un sol bien aéré laissant s’évacuer l’eau car il craint par dessus tout l’humidité du sol, sa plus grande ennemie.
Il est cultivé depuis plus de 4000 ans pour son fruit huileux mais quasi inconnu à l’état sauvage et ne s’est développé qu’avec la naissance de l’arboriculture. Sa culture ne paraît pas d’emblée source de profits : coûts de la main d’œuvre, entretien, croissance lente et productivité restreinte. Mais la patience et les efforts des hommes ont permis sa diffusion sur le pourtour méditerranéen et il devint l’emblème culturel de ces régions en apportant à ces peuples prospérité et richesse.
Malheureusement et signe des « temps modernes » aujourd’hui les immenses oliveraies laissent un sol dénudé et stérile, détruisant un écosystème qui avait fait ses preuves en permettant dans ces espaces aux ovins de brouter allégrement leurs aliments herbeux et floraux.
Les feuilles sont étroites et opposées, argentées dans la partie inférieure de l’arbre alors qu’en haut elles sont vert bleuâtre. les fleurs crème sont odorantes.
Histoire, origines, croyances, toponymie et étymologie :
Olea en latin signifie huile.
Pendant un temps, Athéna et Poséidon se disputèrent l’Attique. Zeus intervint: il choisit de déclarer vainqueur celui qui ferait le cadeau le plus utile aux hommes. D’un coup de trident, Poséidon fit jaillir une source d’eau salée, puis un étalon noir réputé invincible. Athéna planta un olivier, qu’elle déclara source de paix et de fécondité. Les fruits de cet arbre pouvaient nourrir les hommes, l’huile les éclairer et le bois les chauffer. C’était lui, le cadeau le plus utile. Athéna devint la patronne de l’Attique, donnant ainsi son nom à la cité grecque. L’Acropole venait-elle de voir naître le premier olivier ?
« Non « répond une équipe montpelliéraine de l’Institut national de recherche agronomique (Inra). » Grâce à des marquages, nous sommes parvenus à la conclusion suivante : les premiers oliviers sauvages, ou oléastres, sont apparus a l’ouest du bassin méditerranéen. Quelque part entre l’Espagne, le Maroc, la Corse et la Sicile, là où la diversité génétique est la plus riche encore aujourd’hui, « indiquent les ingénieurs André Bervillé et Catherine Breton.
Pourtant, jusqu’ici, on croyait l’olivier originaire de Turquie ou, plus largement, du Proche-Orient. Les spécialistes parlaient d’une aire primitive, avec de véritables forêts d’oliviers, dans une région allant de l’Arabie méridionale à la presqu’île du Sinaï, la Palestine, la Syrie et la côte sud de Turquie jusqu’au pied du Caucase. « Une hypothèse qui reposait sur des restes de pollens, mais tout le genre olea, auquel appartient l’olivier, donne des pollens similaires. Et les recherches sur l’ADN infirment cette théorie, « poursuit André Bervillé.
» En outre, nous avons montré que la domestication de cet arbre ne s’est pas faite uniquement en Israël et en Palestine, comme on le pensait jusqu’alors. « Les travaux de Catherine Breton citent l’Afrique du Nord et la Corse. Ceux de l’archéologue montpelliérain Jean-Frédéric Terral, l’Espagne et le Portugal. » À vrai dire, cela a dû se faire de manière concomitante dans plusieurs régions méditerranéennes. Dès qu’il y a des traces d’industries (moulins, stockage), nous parlons de domestication, « poursuit l’ingénieur. Les premières traces remontent au néolithique ancien, il y a au moins 5 900 ans, lorsque les populations ont commencé à se sédentariser.
La culture de l’olivier suivit ensuite les hommes dans leurs déplacements dans le bassin méditerranéen, marquant toutes les civilisations de la région. Elle serait arrivée en Provence avec les Grecs, au Vie siècle avant J.-C. Mais l’olivier y existait déjà, à l’état sauvage. Symbole de puissance, de paix et de sagesse, il a imprégné la religion chrétienne tout autant que l’Antiquité gréco-romaine. Dès la Genèse, Noé apprit la fin du déluge grâce à une colombe portant en son bec un rameau d’olivier. Envoyé en éclaireur, l’oiseau montrait ainsi que les eaux avaient baissé, et que le courroux de Dieu était apaisé. L’olivier symbolisait, pour les Hébreux, l’alliance de Yahvé et des hommes. L’huile d’olive servait à la consécration. L’envoyé de Dieu, le Sauveur, était l »Oint du Seigneur », en grec Khristos, « celui qui a reçu l’onction de l’huile sainte ».
Le Saint-Chrême des sacrements chrétiens est resté à base d’huile d’olive, les rois de France s’en sont appropriés le rite pour leurs propres sacres.Les rois de France furent oints ainsi avec l’huile de la Sainte Ampoule, apportée par une colombe pour le baptême du premier roi franc, Clovis.
Dans la Bible, la colombe envoyée par Noé, depuis son arche en perdition, en repérage lui rapporta un rameau d’olivier, preuve d’une terre immergée accessible. Cette histoire, relayée sur les rives de la méditerranée, commémore l’apaisement de la colère de Dieu après le déluge et honore le pardon de Dieu.
Ce n’est qu’à la Renaissance que l’olivier devient le symbole profane de la paix perdant ainsi son rôle religieux.
Picasso a d’ailleurs dessiné pour le parti communiste « la colombe de la Paix » en 1949. Cette affiche avec cette colombe tenant un brin d’olivier dans son bec devint le symbole et message de la défense de la paix.
Aujourd’hui encore, le rameau d’olivier est encore symbole de paix. Six mille ans plus tard, l’arbre, l’un des premiers domestiqués, n’en finit pas de nourrir l’homme et ses légendes.
La Turquie était en 2003 le 4e producteur mondial d’olives. Grâce à ses 95 millions d’arbres, le secteur fait vivre plus de 250 000 familles turques, regroupées essentiellement dans la région de la mer Égée, entre le détroit des Dardanelles et Izmir. La production turque d’huile a ainsi atteint en 2003 près de 175 000 tonnes, tandis que l’Espagne en produisait 865 000, l’Italie 590 000, et la Grèce 175 000.
Si 80 % des olives de table sont réservées au marché national, 40 % de l’huile est en revanche destinée à l’exportation, lorsque les récoltes sont bonnes. La Turquie tente aujourd’hui d’augmenter sa production pour répondre à la hausse de la demande. En 2003, on estimait le déficit de la production mondiale à 500 000 tonnes.
Utilisations :
Le bois est dur, compact, jaune avec des fortes veines noires très différenciées et il est très prisé en sculpture et ébénisterie. Le séchage du bois est difficile compte tenu de ses irrégularités et de sa forte densité, il se fend facilement.
– Autrefois : On l’utilisait pour fabriquer assiettes, écuelles, saladiers et couverts, mais aussi des massues. A l’époque médiévale, en Syrie à Damas, les noyaux calcinés, atteignant de hautes températures, étaient utilisés pour forger des sabres réputés d’une qualité exceptionnelle.
– Aujourd’hui : n’est pas utilisé dans la construction mais pour les ustensiles ménagers de tables, objets décoratifs ou sculptés, tabletterie et planches à découper.
Usages :
Dès le départ l’huile parfumée s’avéra fort utile et très lucrative. Au départ, sa production servait pour une bonne part de combustible et comme onguent corporel (utilisé comme tonifiant, énergisant, réchauffant, régénérant des plaies cutanées et luttant contre le vieillissement). Grecs et Romains en enduisaient le corps des combattants et même leurs divinités de marbre.
Les olives vertes sont cueillies non mûres, les noires à maturité. Toutes sont préparées avant consommation. Les olives vertes ont un goût acide, les olives noires sont plongées dans la saumure et salées.
L’huile d’olive est le produit de pression répétées de l’olive noire. La meilleure, l’huile vierge pressée à froid, contient un taux élevé d’antioxydants. On l’utilise comme laxatif, liniment, excipient et composants de crèmes dermiques. L’huile de mauvaise qualité s’emploie pour les savons, les lubrifiants et l’éclairage.
Les feuilles sont antiseptiques. La résine du bois sert aux inhalations anti-bronchiques et en parfumerie.
Les fleurs d’olea fragans aromatisent le thé de Chine Chulan.
La branche d’olivier est le symbole de la paix.
Laisser un commentaire